Bienvenu Matumo, figure du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), accuse le régime du président Tshisekedi de réduire au silence toutes les voix critiques.
« Nous sommes dans une phase, où le pouvoir exécute un plan de réprimer systématiquement les personnes, qui critiquent et qui portent une voix dissidente. Et dans le cas précis, les militants, les journalistes et les opposants sont systématiquement et d’une manière systémique réprimés lorsqu’ils osent dénoncer ce qui se passe en terme de gouvernance au pays, de la corruption, de la guerre dans l’est », déplore ce militant pro-démocratique à Sahutiafrica.
En RDC, les arrestations des activistes suscitent des inquiétudes. Le week-end, des militants pro-démocratie et des opposants ont appelé à la libération de l’activiste Gloria Sengha Panda, coordonnatrice du mouvement Vigilance Citoyenne (Vici) et de ses collègues, Robert Bunda et Chadrack Tshadio. Selon l’organisation Humain Rigth Watch, l’activiste, portée disparue depuis le 17 mai dernier, a été enlevée par des hommes non identifiés, dont certains étaient cagoulés et vêtus d’uniforme de police ou portaient des armes.
Pour Bienvenu Matumo, le pouvoir ne veut pas que la critique soit sur la place publique. « Toute personne, qui ose faire la critique, est harcelée, intimidée et arrêtée. Pourquoi on va maintenir Gloria une semaine plus tard, parce qu’elle a dit Tolembi pasi. Ce qui est vrai. Les gens sont fatigués par la misère et souffrance sociale, les inégalités et par la pauvreté. On ne sait toujours pas, là où elle est jusqu’aujourd’hui. Et Encore, qu’il s’agit d’une femme. Ça, ce n’est pas une intimidation, mais une volonté manifeste à réduire au silence, à arrêter et peut-être de tuer », dit-il.
M. Matumo déplore un recul de la démocratie et exprime sa déception face à ce qu’il qualifie des dérives dictatoriales du régime de l’UDPS, devenu parti présidentiel après une lutte de plus de trois décennies au sein de l’opposition. Il voit en ce régime le signe d’un retour aux années Zaïre sous le régime du président Mobutu.
« C’est assez grave que le régime de l’UDPS puisse incarner la dictature féroce de Mobutu, où personne ne peut contredire le parti Etat qui s’est installé, à travers, ce qu’on appelle aujourd’hui l’Union sacrée », peint l’activiste.
Mais, Bienvenu Matumo ne rompt pas et n’entend pas abandonner son combat. Pas question de baisser les bras, glisse ce militant de la Lucha. « Nous avons réussi à démanteler le régime autoritaire de Kabila. Dieu va nous aider à faire de même du régime totalitaire et autocratique, à l’image de Mobutu incarné par Tshisekedi, aujourd’hui », espère-t-il.
Trésor Mutombo