RDC : les filles qui n’ont pas des rondeurs vont-elles bientôt disparaître à Kinshasa ?

La ville de Kinshasa se réveille avec un climat frais. Tout bouge dans la matinée à Matete, commune située dans le sud de Kinshasa, capitale congolaise. Collants noirs pour la plupart et des chemises à la taille, les filles ont de plus en plus des rondeurs impressionnantes. Trouver une fille mince, c’est devenu difficile que trouver une aiguille perdue. Les regards des hommes sont rivés sur les derrières callipyges de filles. L’agrandissement de formes est un phénomène qui touche la capitale congolaise.

La commune de Matete, réputée d’être celle de sportifs, est aussi l’épicentre de filles qui ont des formes rondes et sont grasses. « Aujourd’hui, les filles veulent avoir des grosses fesses et des gros seins, car souvent on dit que les filles qui ont cette forme sont des filles remarquables. C’est la tendance actuelle. Ces temps-ci, il n’y a que des filles, qui ont des grosses fesses et des grosses poitrines. C’est un phénomène, qui est à la mode », confie Aminatha Botuli.

Les rondeurs sont-t-ils un instrument de séduction ?

« Souvent aussi ce sont de tradi-praticiennes, qui font leurs publicités sur leurs produits qui agrandissent des formes. Cela poussent les filles à vouloir être toutes grasses. Quand une fille a un derrière garni et une poitrine remarquable, elle sera influencée de ne pas s’habiller de manière décente pour attirer des hommes », ajoute-t-elle.

Lire aussi :  Carnet d’adieu pour un frère, un ami (Christian Gombo)

Mais Deborah Mpoyi attribue ce phénomène à « l’influence des émissions télés réalités occidentales ». « Pour plusieurs filles, c’est dû à l’influence de télés réalités qu’elles regardent, les Kardashians et tant d’autres. Les chirurgies qu’elles font pour avoir des rondeurs influencent beaucoup de filles Kinoises », pense-t-elle.

 «Tu dois être grasse pour plaire aux hommes aujourd’hui»

Comme plusieurs, Deborah affirme qu’aujourd’hui, « pour être considérée belle, il faut avoir des grosses fesses ». Elle relate que « certaines filles prennent des vitamines, alors que d’autres vont chez des tradi-praticiens pour agrandir leur forme ». « Tu dois être grasse pour plaire aux hommes. C’est tout ce que la télé nous apprend aujourd’hui. Les filles se sentent alors belles et à la mode », dit-elle.

« Les années passées, on savait que c’étaient les femmes de taille mince, qui intéressaient les hommes. Mais aujourd’hui, c’est le contraire. Ce sont des femmes qui ont des rondeurs et des grosses poitrines qui intéressent les hommes. Je pense que ce ne sont pas tous les hommes, qui aiment les femmes grasses », indique Deborah.

Lire aussi :  RDC/Musique : les mélomanes déçus après l’annulation du concert de Werrason au Zénith

Les filles ont le sourire aux lèvres chez « Maman la Reine »

Au cabinet de « Maman la Reine », tradi-praticienne réputée de la ville de Kinshasa, l’ambiance est chaude. Son cabinet est situé dans le quartier Ngilima, dans la commune de Matete (Kinshasa). Elle a même un arrêt de bus baptisé à son nom, « Arrêt maman la reine ». A l’entrée, un jeune homme vend des produits aphrodisiaques, qui auraient de vertu d’agrandir le sexe masculin. Dans le cabinet, un groupe de filles, venues à la rencontre de la tradi-praticienne, ont le sourire aux lèvres.

Elles louent l’efficacité de ces produits de Maman la Reine, qui seraient fabriqué à base de plante naturelles. Elles ont surnommé cette tradi-praticienne « la réparatrice de couple ». La rédaction de Sahutiafrica a tenté d’avoir un entretien avec la célèbre Maman la Reine, mais son proche collaborateur a confié que sa patronne n’accorde plus d’entretien à la presse. Il assure tout de même que « les produits de sa patronne sont efficaces pour l’agrandissement de formes et ne présentent aucune conséquence néfaste ».

Asaph Mawonda

Les plus lus

En RDC, l’IFC veut accompagner les initiatives du secteur de l’énergie  

La Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale, affiche son intention d’accompagner le développement du secteur de l’énergie à travers...

RDC : indignation de la presse sportive après l’agression d’un journaliste

L’agression, à la veille de l’affiche RDC-Tanzanie, du journaliste Gede Luiz Kupa par l'agent commis à la sécurité de l'équipe nationale, suscite l’indignation des...

En RDC, débat autour d’une éventuelle révision de la Constitution

Faut-il réviser la Constitution ? Si l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti présidentiel, pousse pour l'obtenir cette révision, l’opposition s’y...

Discours de Mobutu du 24 avril 1990: les souvenirs du jour de l’instauration du multipartisme au...

«J’ai estimé seul devant ma conscience de tenter l’expérience du pluralisme politique dans notre pays, avec à la base le principe de la liberté...

Ouganda : interdiction de la pratique du «disco matanga» pendant les enterrements

En Ouganda, le gouvernement interdit la pratique du « disco matanga », pendant les enterrements, arguant que ces danses diaboliques dégénèrent notamment, en violences...

Sur le même thème

Congrès UNPC : Sylvie Bongo Nlandu, candidate de la cohésion (Tribune)

Sous le haut patronage du ministère des médias et de la communication, l'Union Nationale de la Presse Congolaise organisé du 17 au 19 novembre...

RDC : Mgr Dominique Bulamatari, évêque émérite de Molegbe

Monseigneur Dominique Bulamatari Kizayakana, évêque émérite du diocèse de Molegbe dans le Nord-Ubangi, province dans le nord-ouest de la RDC, s’est éteint à l’âge...

Ne pas politiser l’UNPC ! (Tribune)

En juin prochain, les journalistes congolais vont tenir leur congrès national ordinaire afin de procéder à l’élection de nouveaux animateurs de l’Union nationale de...

RDC/SNEL : Henri Makap A Muteb a tout donné à la nation

Depuis quelques semaines, une certaine opinion mal informée ou pas du tout informée, se donne le luxe, à travers des publications à la recherche...

RDC : la vie derrière les murs de la prison militaire de Ndolo à Kinshasa

Les militaires sont à leurs postes, d'autres sur la tour des gardes. Le mur est haut, je dirai un peu plus de trois mètres...