RDC/Polémique sur les émoluments de députés : que pense-t-on à Kinshasa ?

Après la révélation de Martin Fayulu sur les émoluments que perçoivent les députés nationaux estimés à 21.000 Usd, les députés se contredisent. Une polémique qui suscite des réactions.

« S’il le dit, c’est que c’est vrai. On connaît tous nos politiciens et leur goût du gain facile. Ce sont des gens, qui sont venus en politique pour se servir et non servir le peuple », dit amèrement Jason Kayembe, jeune entrepreneur croisé le long du boulevard du 30 juin à Kinshasa, capitale congolaise.

Jason, qui confie ne plus avoir confiance en aucun politicien congolais, regrette « qu’autant d’argent puisse aller dans les poches des individus, alors que le pays a besoin des moyens pour résoudre les problèmes dont il fait face ».

« Je n’irai plus jamais voter, ces gens sont des égoïstes qui ne pensent qu’à eux. Ce n’est pas possible », lâche froidement Pierrot, débrouillard dans la quarantaine, casquette vissée sur la tête.

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« Ils devraient avoir un minimum de compassion pour les militaires, les enseignants, les médecins, et bien d’autres fonctionnaires de l’Etat, qui ne perçoivent que des miettes », ajoute-il.

Emmanuel, étudiant en année terminale tempère pour sa part. Il commence par se questionner sur le moment choisi par Martin Fayulu pour faire cette révélation, alors que « c’est depuis janvier de l’année en cours que les élus nationaux perçoivent ces émoluments apparemment ».

« Pourquoi n’a-t-il pas retiré son suppléant de l’Assemblée nationale tirée de la corruption comme il l’a toujours dit. Pourquoi perçoit-il le 10% issus de cet argent de la corruption, dont font l’objet ses élus ? », s’interroge Emmanuel.

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Pour lui une seule chose justifie cette révélation de Martin Fayulu, « se sentant en perte de vitesse par rapport aux enjeux de l’heure, la grande adversité, dont il fait face alors que 2023 approche, il veut à tout prix rebondir quitte à s’accrocher à tout ce qui peut intéresser l’opinion et lui faire bénéficier d’un peu d’attention ».

Entre-temps, le bureau de Christophe Mboso, président de l’Assemblée nationale de la RDC, menace de sanctionner les députés, qui s’évertuent à faire semblant de soutenir, mais sans le prouver, les propos mensongers portant le salaire des députés à 21.000.

Dinho Kazadi

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