Accord de cessez-le-feu immédiat et retrait de la rébellion du M23 de positions occupées. Telles sont les décisions qui ont sanctionné le mini-sommet de Luanda mercredi 24 novembre.
Déjà, les membres du Conseil de sécurité des Nations unies avaient, avant ces pourparlers, demandé l’arrêt des combats, le retrait du M23 des zones occupées, mais aussi la fin de tout soutien extérieur aux groupes armés, notamment le M23.
Selon Tete Antonio, ministre angolais des Affaires étrangères, les rebelles du M23 doivent se replier dans leurs positions initiales à partir de ce vendredi. « S’ils refusent, les chefs d’Etats de la Communauté est-africaine vont instruire la force régionale à faire usage de la force pour pousser à se soumettre », rapporte le communiqué final de ce mini-sommet.
Les parties ont aussi entériné « la poursuite du déploiement intégral de la force régionale de l’EAC décidée en juin. En fait, le Kenya devra déployer ses contingents à Goma, et ensuite à Bunagana. Mais aussi à Rusthuru et Kiwanja, précise le communiqué. Ces zones sont occupées par les rebelles du M23.
« Pour bien saisir, la force régionale est venue assurée une zone tampon entre la RDC et les terroristes du M23/Rwanda ? Encore que c’est la RDC qui finance cette fameuse force. Donc, nous payons pour créer un espace de non droit/non contrôlé chez nous ? Quelle intelligence », réagit Bienvenu Matumo, militant du mouvement Lucha, dans un tweet.
L’accord de cessez-le-feu immédiat est signé avant la nouvelle session de consultations de paix avec des groupes armés, actifs dans l’est de la RDC, qui se tiendra à Nairobi, capitale du Kenya. Ce mini-sommet a connu la participation du président Tshisekedi, d’Evariste Ndayishimiye du Burundi, de l’ancien président du Kenya Uhuru Kenyatta, facilitateur, dans dans la crise dans l’est du Congo, ainsi que de Vincent Biruta, ministre rwandais des Affaires.
La résurgence du M23 a brouillé les relations entre Kinshasa et Kigali. Les deux pays s’accusent mutuellement de velléités de déstabilisation et soutien aux groupes rebelles. Pour la RDC, le M23 est un mouvement terroriste soutenu par le Rwanda. Mais Kigali l’a toujours nié.
En juillet dernier, les deux pays avaient décidé d’une désescalade à travers la feuille de route dite de Luanda. Ce texte avait exigé le retrait du M23 de ses positions. Ce qui n’a été le cas sur le terrain, où des combats ont repris à une précaire accalmie. Et la prise de Kiwanja et Rusthuru-centre par le M23 a exacerbé les tensions entre Kinshasa et Kigali. Ce qui est apparue comme un échec de la médiation angolaise. Avec ce nouvel accord de cessez-le-feu, peut-on espérer à une désescalade entre les deux pays voisins, dont les relations sont souvent agitées depuis deux décennies ?
Raymond Nsimba