Evincé par un groupe de militaires dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, le colonel Paul-Henri Damiba, lui-même aussi putschiste, aurait finalement accepté de démissionner ce dimanche 2 octobre.
Selon Jeune Afrique, sous pression, le colonel Paul-Henri aurait signé sa lettre de démission en début de matinée de ce dimanche à la base aérienne de Ouagadougou, la capitale. Cette annonce est imminente, renseigne la même source.
Pourtant samedi, le colonel Damiba a appelé les putschistes à « revenir à la raison pour éviter une guerre fratricide, dont le Burkina n’a pas besoin dans ce contexte ». Plus tôt dans la journée, les putschistes ont, dans un discours à la télévision nationale, affirmé que l’ancien chef de la junte « planifiait une contre-offensive » depuis une « base française » près d’Ouagadougou. Ce que Paris a rapidement démenti. Le colonel Damiba aussi.
Toujours le même samedi, l’armée a, dans un communiqué, dit ne pas reconnaitre le coup d’Etat, indiquant traverser « une crise interne » et que « les concertations se poursuivaient ».
Le Burkina Faso est dans l’incertitude. Dans un communiqué publié ce dimanche, le capitaine Ibrahim Traoré, nouveau chef de la junte, assure que « la situation est sous contrôle et les choses sont en train de rentrer progressivement dans l’ordre ».
A travers cette déclaration le nouvel homme fort du Burkina tente de rassurer. Pourtant, la situation est restée confuse jusque samedi. Entre-temps, les militaires discutent autour de la question du prochain chef de la transition. D’après JA, certains jeunes officiers affirment que le capitaine Ibrahim ne serait « pas intéressé par le pouvoir » et « veut repartir au combat ». Les militaires envisageraient de désigner un président civil pour diriger la transition.
La Cédéao, qui a jugé inopportun ce nouveau putsch, exige le respect chronogramme fixé pour le retour à l’ordre constitutionnel.
Arrivé au pouvoir le 24 janvier dernier à la faveur d’un putsch, le colonel Paul-Henri Damiba n’aura passé que près de neuf mois à la tête du pays, avant de faire lui aussi les frais d’un nouveau coup d’Etat sur fond de la crise sécuritaire, dont fait face le Burkina Faso depuis 2015. Une situation provoquée par des attaques récurrentes de groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique (EI).
Trésor Mutombo