Au moment de la fermeture des bureaux de vote à 17 heures TU, les Gambiens ont été nombreux à avoir exercé leur droit de vote ce samedi 4 décembre. Et c’est la première élection présidentielle de l’ère post Yahya Jammeh, ancien président de la Gambie, contraint à l’exil en 2017. Il est resté 22 ans au pouvoir.
Adama Barrow, l’homme ayant battu Jammeh aux élections de 2016 se présente pour un second mandat.
Ancien agent de sécurité de 56 ans reconverti dans l’immobilier, Barrow a promis des réformes démocratiques radicales et a lancé une commission vérité, réconciliation et réparations pour enquêter sur les violations des droits humains sous le régime de Jammeh.
Mais il a ensuite rompu la promesse électorale clé de son premier mandat. Il avait promis de ne servir que trois ans en tant que chef d’Etat de transition. Adama Barrow s’est plutôt résolu à profiter d’un mandat complet de cinq ans. Ce samedi, Barrow s’est présenté à sa réélection.
En septembre dernier, Adama Barrow a conclu un accord d’alliance politique avec l’ancien parti de Yahya Jammeh, l’Alliance pour la réorientation patriotique et la construction (APRC), au grand dam des Gambiens qui ont souffert sous le régime brutal de ce parti.
« Adama Barrow a fait passer la politique et son intérêt à gagner cette élection avant les intérêts de la nation« , a déclaré Sheriif Kijera, le directeur exécutif du Centre national Gambien des victimes d’abus de droits de l’homme. « Barrow est tellement désespéré de se maintenir au pouvoir qu’il se fiche de l’impact de son alliance avec l’APRC sur ses concitoyens« , a ajouté Sheriff Kijera.
Toutefois, Yahya Jammeh s’est extirpé de l’alliance de son ancien parti avec Adama Barrow. Tout au long de la campagne présidentielle, Yahya Jammeh a apporté son soutien à une coalition anti-Barrow dirigée par le candidat de l’opposition Mama Kandeh. L’ancien président gambien est le grand absent de la campagne électorale. Depuis son lieu d’exil, il a pris la parole au téléphone en direct lors des rassemblements de Kandeh. Il faut dire cependant que les chances de Kandeh de remporter cette élection sont minimes.
Correspondance de Frédéric Tendeng, Banjul