Mahamane Ousmane, candidat malheureux à la présidentielle du 21 février au Niger, a introduit un nouveau recours à la Cour Constitutionnelle, en contestation de la victoire de Mohamed Bazoum. Mahamane Ousmane rejette les résultats confirmés par la Haute Cour. Il affirme que « ses arguments et ses supports documentés » n’ont pas été pris en compte par la haute instance judiciaire. Il revendique une victoire à la présidentielle avec 50 % des suffrages.
« La Cour ne s’est toujours pas prononcée. Je vous le dis que moi, je suis les voies légales. J’espère comme un cri de cœur que les faits, que j’ai présenté vont être bien compris et pris en compte pour l’intérêt général. Mais si d’aventure, ce n’est pas ainsi, vous avez comme, on a l’habitude de dire dans notre pays, on s’en remet à Dieu », a déclaré Mahamane Ousmane à RFI. L’ancien président nigérien appelle les Nigériens à manifester « pacifiquement » pour contester les résultats de la présidentielle confirmés par la Cour. L’opposition avait annoncé une manifestation le 20 mars dernier. Mais elle l’a été interdite par les autorités de Niamey, la capitale avant d’être reportée par ses organisateurs.
« Ça fait 10 ans que j’ai eus à plaider pour la tenue d’un dialogue politique dans ce pays. Mais ce régime n’a rien voulu comprendre. Le dialogue aurait dû avoir lieu avant. Ce n’est pas maintenant après que le peuple se soit exprimé clairement. Ce n’est pas à la fin du jeu, quand l’arbitre a sifflé pour dire qu’il faut colmater les brèches pour faire quoi ? C’est pour cela que vous avez constaté qu’il y a une situation assez tendue dans ce pays. Et tout le monde se pose la question, de quoi sera fait demain ? », s’est-il interrogé.
Entre-temps, le Niger attend la cérémonie de passation de pouvoir entre Mahamadou Issoufou, président sortant et Mohamed Bazoum, président entrant. Le dixième président nigérien sera investi ce vendredi 02 avril. C’est une première alternance démocratique dans ce pays du Sahel après 59 ans d’indépendance. Mais une alternance intervient, alors que le pays a plusieurs défis sécuritaires. Les régions nigériennes situées à la zone dite “des trois frontières” entre Niger, Mali et Burkina Faso sont en proies des attaques des hommes armés. Une centaine de personnes ont été tuées lors des dernières attaques des hommes armés.
Trésor Mutombo