Ce vendredi 5 avril, les régions somaliennes du Puntland et du Somaliland ont rejeté la directive de fermeture des consulats éthiopiens sur leurs territoires, émanant du gouvernement fédéral somalien.
Cette décision fait suite à une série de mesures prises par Mogadiscio, accentuant les tensions diplomatiques entre les parties concernées. La Somalie a sommé jeudi l’ambassadeur d’Éthiopie de quitter le pays sous 72 heures et a ordonné la clôture des consulats éthiopiens dans les régions du Puntland et du Somaliland d’ici une semaine.
Pourtant, le Puntland indique que cette consigne ne s’applique pas à sa région, invoquant des motivations liées à l’autonomie déclarée en 1998 et à des désaccords sur la constitution nationale.
De même, le Somaliland, territoire ayant proclamé son indépendance en 1991 mais non reconnu sur la scène internationale, a rejeté fermement la décision de Mogadiscio. Le ministère de l’Information somalilandais a souligné le manque de légitimité de la Somalie sur son territoire et a annoncé le maintien de l’ambassade éthiopienne.
« Il est imprudent et tout aussi peu diplomatique de dire que l’ambassade d’un pays sur lequel vous n’avez aucun contrôle devrait être fermée », a annoncé dans un communiqué le ministère somalilandais de l’Information.
Ces tensions ont été exacerbées par la signature d’un accord controversé entre l’Éthiopie et le Somaliland, prévoyant la location de 20 km de côtes somalilandaises pour une durée de 50 ans. Cette entente a suscité l’indignation de Mogadiscio qui l’a qualifiée d’illégale et d’atteinte à sa souveraineté, déclenchant une escalade diplomatique avec Addis Abeba.
Ben Tshokuta