La situation qui prévaut au Soudan est dangereuse pour la transition. C’est ce qu’affirme le professeur Koffi Kouakou, spécialiste des questions politiques en Afrique. « La situation qui prévaut au Soudan, c’est vraiment plus qu’un coup dur. Ça met la transition dans une situation délicate et même aussi dangereuse parce qu’il y avait beaucoup d’espoirs avec le départ d’Omar el-Béchir. Que les choses reviendraient quand même en ordre », a expliqué le professeur Koffi Kouakou.
Pour lui, cela va prendra du temps pour qu’il ait une transition solide au Soudan, pays riche en pétrole. L’analyste affirme qu’il faut mettre en place « un système pour convaincre les militaires, qui ont le pouvoir de le partager et d’être un peu plus inclusif vis-à-vis des autres qui n’en ont pas ». « La situation au Soudan en ce moment n’est pas seulement un coup d’État. Mais un coup dur », a déclaré Koffi Kouakou.
« La première piste de solution est politique, permettre au gouvernement. Si non, aux militaires qui viennent de prendre le pouvoir de créer quand même certaines stabilités. Ça ne va pas se passer aussi facilement. Donc, ce ne sera pas une solution. Il y a plusieurs solutions : à court, moyen et long terme. La solution à moyen terme en ce moment, c’est de créer une certaine stabilité que les militaires pourront mettre en place », a-t-il dit.
« Les militaires ont beaucoup de pression sur eux, venant d’abord de l’Union africaine, qui est une instance qui ne résout pratiquement pas le problème. La deuxième viendra peut-être de l’Union européenne, qui finance l’UA. Puis la troisième, elle viendra des Nations unies, qui est une organisation une petite plus grande. La société civile va peut-être mettre un peu plus de pression sur des militaires pour ouvrir encore le débat sur la démocratie. Mais ce n’est pas sûr que ça aille marcher aussi facilement. Ce sera vraiment un miracle, si ça se manifeste », a-t-il ajouté.
Au Soudan, le climat politique est tendu depuis lundi 25 octobre. Une situation qui a dégénéré après un coup de force de l’armée. Le général Abdel Fattah al-Burhan a dissous les organes de la transition. Abdallah Hamdok, Premier ministre soudanais, est assigné à résidence surveillée après sa libération. Des manifestations qui ont éclaté à Khartoum, capitale du Soudan, a fait des morts et plusieurs blessés. « D’autres solutions à long terme, c’est essayé d’organiser encore des élections. C’est une illusion lorsqu’on pense que les démocraties ou avoir un gouvernement avec un Premier ministre vont résoudre le problème », a prôné l’analyste Koffi Kouakou.
Trésor Mutombo