« C’est une institution qui vient voir le jour. On ne connait pas trop les tenants et les aboutissants. Même si, nous avons déjà ses attributions qui sont entre autres les votes de lois, en tant que parlement provisoire. Et surtout, l’adoption de la Constitution parce que c’est le Conseil national de transition (CNT), qui me semble voterait la Constitution. Et non le peuple, c’est-à-dire par voie référendaire. Or s’il y a une nouvelle Constitution, il revient au peuple de décider de son adoption », a expliqué Évariste Toldé, analyste politique tchadien.
Mardi 05 octobre, le CNT qui fait office du parlement de la transition, a été installé. Un organe qui sera dirigé par Haroun Kabadi, déjà président à l’Assemblée nationale à l’époque d’Idriss Déby, défunt président. Le CNT est composé de 93 membres, désignés par Mahamat Idriss Déby Itno, président du Conseil national de transition (CMT).
« Cet organe n’a pas de légitimité y compris ses membres, dont le président »
Haroum Kabadi affirme que « le but est d’organiser les élections libres et transparentes pour jeter les bases institutionnelles d’un Tchad post-transition ». Mais les membres de Wakit Tamma, coalition de l’opposition, ne font pas partie du CNT. Et continuent d’exiger que la charte de la transition soit revisitée pour déterminer la responsabilité de dirigeants de la transition. Que faut-il attendre du CNT ?
D’après l’analyste Évariste Toldé, le CNT est plus ou moins représentatif avec 30% des femmes, une première dans ce pays africain ». Mais il indique qu’au niveau politique, « la représentativité reste à désirer ». « Beaucoup de partis politiques, qui étaient dans l’ancienne assemblée nationale ne font plus partie de ce conseil. Les gens qu’on pense être à mesure d’élever la voix dans ce conseil n’ont pas été retenus ou reconduits en tant qu’ancien député », a-t-il déclaré. Pour lui, le président du CNT a montré « ses limites, ses insuffisances et ses carences durant la dernière législative ». Il affirme qu’il n’est pas « la personne indiquée pour un atterrissage en douceur de la transition ».
« C’est à la conférence nationale souveraine de mettre en place cet organe parce que cet organe n’a pas de légitimité y compris ses membres, dont le président. C’est là qu’on mettra en place les institutions de transition y compris le parlement provisoire. C’est une institution, qui est appelée à disparaitre avec la tenue du dialogue national inclusif », a dit Évariste Toldé.
Depuis la mort d’Idriss Déby, ancien président, une junte militaire dirige la transition censée ramener les civils au pouvoir. Mahamat Idriss Déby, président de la transition, a promis l’organisation des élections libres et transparentes.
Trésor Mutombo