Après près d’un an en exil, l’opposant Succès Masra, leader du parti Les Transformateurs, est arrivé à N’Djamena, capitale du Tchad, ce vendredi 3 novembre.
Descente de l’avion. Succès Masra, vêtu d’une veste bleue, s’agenouille sur le tarmac et tend les mains vers le ciel. Ce sont les premières images du retour de cette figure voyante de l’opposition tchadienne à N’Djamena.
Son retour intervient après la signature à Kinshasa d’un accord de réconciliation entre le gouvernement tchadien et l’opposant sous l’égide sous du président Tshisekedi, médiateur désigné par la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (Ceeac).
Quelques heures avant son arrivée, la justice tchadienne a levé le mandat d’arrêt international émis contre lui, selon un document consulté par Sahutiafrica.
Pour Ahmat Yacoub, expert en gestion de conflits et président du Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme (CEDPE), cet accord marque un pas vers la réconciliation, la stabilité et le renforcement de la paix au Tchad.
« Mais, c’est seulement un pas. Nous souhaitons que la réconciliation nationale soit effective et que tout le monde revienne », prône M. Yacoub à Sahutiafrica.
Il demande aux autorités de la transition de « se rapprocher » des mouvements polico-militaires non-signataires de l’accord de Doha, mais aussi les partis politiques qui ont boycotté le dialogue national inclusif, tenu à N’Djamena en août 2022. « Nous souhaitons que le gouvernement ait la volonté d’aller vers une procédure de réconciliation nationale générale avec tous les partis politiques et militaires », dit Ahmat Yacoub.
Le 20 octobre 2022. Ce jour-là, une manifestation contre la prolongation de la période de transition, à l’appel de l’opposition, a été réprimée dans le sang. Dans la foulée, l’opposant Succès Masra avait fui le pays dans un contexte tendu.
Bilan ? Une cinquantaine de morts. Des centaines de blessés. Plusieurs manifestants ont été arrêtés, jugés et condamnés. Mais, certains ont été graciés par le général Mahamat Idriss Déby, chef de la transition, arrivé au pouvoir à la mort du défunt président Idriss Déby, son père.
Trésor Mutombo