Depuis la sortie d’un nouveau gouvernement lundi 24 mai, le climat politique est crispé au Mali. Bah Ndaw, président de la transition et Moctar Ouane, son Premier ministre, ont été arrêtés et conduits au camp militaire de Kati à Bamako, capitale malienne. D’après les sources, les militaires auteurs du putsch en 2020 semblent mécontents du remplacement des ministres de la Défense et de la Sécurité. Deux postes occupés par de poids lourds de l’ex-junte militaire. Mais les Nations unies et l’Union africaine (UA) exigent leur libération. Jusque-là, ils sont toujours détenus.
Le colonel Assimi Goïta, vice-président de la transition, affirme avoir déchargé le président et son Premier ministre de leurs prérogatives. Il les accuse de tentative de «sabotage de la transition». L’homme fort de l’ex-junte militaire ajoute qu’il n’a pas été consulté avant la formation de ce nouveau gouvernement.
«Une telle démarche témoigne d’une volonté manifeste du président de la transition et du Premier ministre d’aller vers une violation de la charte de transition, d’où une intention avérée de sabotage de la transition», a-t-il déclaré ce mardi à la télévision nationale. Mais il rassure que «le processus de transition suivra son cours normal et que les élections se tiendront en 2022».
Entre-temps, il y a une forte tension sociale au Mali. Lundi 24 mai, l’Union nationale de travailleurs maliens a lancé une grève de quatre jours. Mais elle menace décréter une grève indéterminée. Ce syndicat des travailleurs a confié qu’aucun accord n’a été trouvé avec les autorités de transition sur les négociations salariales.
Trésor Mutombo