Croix en bois planté sur la pelouse de la Place des évolué à Kinshasa, capitale congolaise. Mardi 2 août, une centaine des Kinois se sont recueillis en mémoire des victimes du « Genocost », nom donné au massacre de plus d’un million des Congolais tués pour des gains économiques lors d’une nouvelle rébellion qui éclaté le 2 août 1998 sous le régime de Laurent Désiré Kabila.
Membres du gouvernement, opposants, artistes musiciens et membres de la société civile. Tous ont communié pour commémorer les victimes de cette attaque qui a engendré plusieurs conflits armés sur le territoire congolais entre 1998 et 2002. C’est avant une fin formelle le 30 juin 2003.
« Notre mémoire, c’est notre identité », déclare Youssoupha, rappeur français d’origine congolaise dans sa prise de parole. Il reconnaît les mérites de tous ceux qui « œuvrent dans l’ombre pour faire mener des lobbyings contre les massacres en RDC ».
Martin Fayulu, un des principaux opposants, insiste sur l’exhumation du rapport Mapping, un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme qui retrace des violations les plus graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises entre mars 1993 et juin 2003.
« Nous sommes là pour dire au secrétaire général des nations unis qu’il est temps d’établir un tribunal pénal international pour la RDC. Cela va répondre au combat que le Dr Mukwege est en train de mener sur l’exhumation du rapport mapping. Et nous sommes là pour l’exhumation du rapport Mapping », a déclaré Martin Fayulu en lingala. D’après lui, la crise sécuritaire que traverse l’Est de la RDC doit préoccuper tout le pays.
Bien avant, les représentants de différentes communautés touchées par ces crimes ont décrit les atrocités auxquelles ils font face même jusqu’à présent avec la résurgence des M23 et la présence des innombrables groupes armés, qui pullulent dans l’est congolais.
Cette rébellion du 02 août était soutenue par le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi. Selon le rapport Mapping, plusieurs dignitaires de la politique congolaise ont été complices de ces rébellions qui a plus touché la ville de Kisangani, dans l’actuel province de la Tshopo dans le nord-est de la RDC et celle de Goma et Bukavu, respectivement dans le Nord et Sud-Kivu.
Ce rassemblement coïncide avec la tension diplomatique entre la RDC et le Rwanda. Kinshasa accuse Kigali de soutenir le M23. Mais le Rwanda nie. Un rapport de Human Rights Watch sur les exactions des M23 à l’Est de la RDC présente l’Ouganda et le Rwanda comme pays qui assurent l’arrière-garde de ce mouvement rebelle.
Joe Kashama